Petite crise de révolte

Publié le par Syven

Ah ça ! Ca faisait depuis la grossesse que je n'avais pas pondu un article de révolte, et pourtant, j'en avais de la grogne ! Mais passons, car ce n'était pas encore bien méchant, pas encore suffisant pour exciter ma verve au point que j'ai envie de charger en soufflant de rage par les naseaux.

En ce moment, j'ai droit à ça, quasiment dès que je rencontre quelqu'un (de préférence qui possède ses propres enfants) :
"Alors, quand est-ce que tu reprends le boulot ? Tu allaites toujours ? Tu devrais penser à le sevrer dès maintenant tu sais ! Histoire de profiter ! Rho, et avec la reprise, tu vas voir, tu vas te sentir revivre ! Tu te sentiras plus libre au boulot ! Mais ne boude pas voyons ! Faudra bien que tu fasses comme tout le monde et que tu le laisses hein !"

Grrr.  Alors, d'une, je reprends le boulot le 3 septembre. De deux, je vais  attaquer le sevrage mi aout, et certainement pas avant. De trois, non, je ne vais pas me sentir plus libre au boulot. Mon boulot, ce n'est pas ma vie-ma passion. C'est alimentaire (même si ça ne me déplait pas et que je le fais très bien). La rédaction technique, en anglais de surcroit, ça paye, point barre. Etre assise 8 heures par jour, ce n'est pas ma définition de la liberté. Ca me gave qu'on estime de facto que je ne serais pas heureuse de rester à la maison avec le Haricot. OK, je suis tout sauf une femme d'intérieur, mais je pourrais très bien me laisser tenter si ce n'était pas un suicide financier.

Ce qui me gêne, ce n'est pas tant qu'on me parle de sevrage, qu'on me pose la question, qu'on me parle de sa propre expérience de reprise de vie active (ceci dit, si élever un gosse ce n'est pas une vie active, hum), non, ce qui m'énerve c'est la tendance de certaines personnes à vouloir enfoncer le clou, avec gentillesse, certes, mais surtout à coup de masse, en me le répétant avec certitude ET en riant de  la ride  de mon front plissé (très mauvais signe quand on me connaît).

Et puis ce qui me gonfle carrément, c'est quand je coupe le brillant exposé que j'entends pour la dixième fois en disant :
"c'est bon, hein lachez-moi deux minutes, j'ai encore un  mois et demi avec mon fils, j'ai encore le temps d'en profiter, j'aimerais bien qu'on me le laisse..."
Oui, ce qui me gonfle carrément c'est qu'on me réponde après avoir levé les yeux au ciel avec un sourire en fleur :
"Oh mais, ça va venir si vite tu vas voir ! (devant ma mine de taureau prêt à charger) Tu devrais t'y préparer dès maintenant ! Mais ne t'inquiète pas, ça va bien se passer..."
Généralement, c'est le moment que choisit Nereij pour intervenir (voire me retenir de bondir telle Lara Croft armée d'une pelle à gâteau).

Voilà. J'ai déjà tout prévu et organisé pour moi comme pour le Haricot. Mais je n'ai pas hâte. Je ne m'ennuie pas à la maison, je suis le genre de personne qui ne s'ennuie jamais. Même si j'apprécie la compagnie des adultes, même si quand Nereij rentre je suis soulagée qu'il s'occupe du petit pour que je souffle, causer le areuh et le ouin-ouin le reste de la journée, ça ne me dérange pas.

Je sais bien que ça ne va pas durer. J'ai conscience que jamais je n'aurais plus autant de temps à lui consacrer que pendant ce congé maternité. J'aimerais en profiter sans qu'on harcèle avec la séparation avenir à la moindre occasion, et surtout si ce n'est pas trop demander, sans qu'on se réjouisse d'avance pour moi.

Publié dans Super parents

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G
J'entends la même chose alors qu'il n'est pas encore là... Que veux-tu ! Tout le monde croit mieux savoir que la personne concernée ce qui est bien pour elle. Mais c'est dur de se contenir, c'est vrai.
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N
Bien d'accord, c'est relou ces gens qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas. De mon côté, je dois dire que je serai contente de retourner au boulot mais je crois que je n'ai pas encore bien réalisé ce que ça va impliquer. Dans la série "de quoi j'me mêle ??!!" il y a aussi "alors, il fait ses nuits ce petit ? ah bon ? pas encore ?" avec le sous-entendu qu'on ne doit pas bien s'y prendre s'il ne dort pas encore 12 h par nuit à 1 mois 1/2... c'est déjà assez pénible de ne pas avoir eu de nuit complète tout ce temps-là sans se prendre des sous-entendus de ce genre-là en prime ! Rien à voir mais j'ai noté (suis-je la seule ?) que la génération d'au-dessus, au lieu de demander si on allaite, demande si on le "nourrit". Bah non les gars, pas la peine, je le laisse crever de faim...
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S
Rha, le coup des nuits ! La question préférée ! Mais le pire ça va être vers 12 mois. Imagine :"Alors, ça y est, il marche ? Non ? T'inquiète, ça viendra !!!"
N
En fait il faut surtout etre capable de se separer du bout de chou, et de le donner a une personne autre que son conjoint pour plus d'une nuit... Si tu arrives a passer ce cap, alors que tu arrettes de travailler pour t'en occupper a plein temps, c'est pas grave du tout :)Ce que je trouve grave (Enormement grave) ce sont les gens qui ne peuvent s'en separer, voir meme le laisser porter par d'autres gens dans les bras (et j'en connais).Mais je suis sur que tu n'es pas dans ce cas la !!
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S
Ah non, pas de problème de ce côté là ! Je le donne assez facilement même. Le pauvre, des fois il me roule des yeux tout étonné quand je le refile à quelqu'un ! ^^
J
Comme je te comprends... moi je ne suis même pas encore enceinte et déjà les commentaires des gens me gavent (ben oui, on s'est mariés il y a presque un an, hein, faut procréer maintenant, pis t'inquiète pas si ça marche pas du premier coup, ça viendra bientôt, bla-bla-bla...!).
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S
Ah ça ! J'ai connu aussi !
M
Je suis arrivée ici via la taie.... Je découvre...Je ne rajouterai aucune couche  (lol, elle est nulle je sais) aux précédents avis (je suis maman d'un puce de 10 mois et je retravaille... bref)Sans te prendre aucunement la tete, c'est pas toujours évident de continuer l'allaitement mais il y a moyen... Pourquoi sevrer, et surtout pourquoi essayer d'habituer nos bébés... pourquoi pas les conditionner aussi? Bref, tu peux détester le TL (tire-lait) mais continuer à allaiter sans te prendre la tete. En vrai, ça fonctionne, suffit d'essayer!Quand je lis ailleurs, "je ne vais pas la prendre quand elle pleure, chez la nounou.../ à la crèche... ils ne feront pas comme ça"... je suis sur le c_l...Je me suis découvert une qualité unique dans la maternité, une assurance formidable : je SAIS ce qui est bon pour mon bébé, incroyable, et je tiens tete (meme et surtout aux professionnels de santé, et pourtant je ne suis pas baba-bio...anti-tout.. bref je suis normale).Chaque personne qui te "conseille" se met à ta place... moi dans ce cas je ressens surtout une frustration de l'autre, meme parfois de la jalousie...
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S
Pour l'allaitement, j'ai mes raisons, hein. Et c'est clair que le TL, même si ça rend service, c'est pas non plus super.