Le châtiment

Publié le par Syven

J'ai fait trop de prières au côté obscur de la force. Quand on désire à ce point quelque chose, on finit toujours par être puni(e) pour son insistance.

En temps de constipation, j'ai démontré l'efficacité du pot à mon petit haricot (la pose, le confort, le bouquin, les conditions optimales pour une détaupisation saine et reposante). Du coup il l'a adopté, et aussitôt, j'ai ardemment souhaité  qu'il retrouve un transit normal pour ne plus me retrouver prise dans la tourmente cacatomique tous les trois jours, et pour ne plus sursauter au moindre p'out potentiellement annonciateur de la catastrophe (Luke, I am your father ! qu'il pète souvent !).

Eh bien, depuis ce WE, il nourrit la fosse sceptique chaque soir. Miracle !

Ce matin, il m'a réclamé le pot alors que je venais de poser mes fesses devant mon café, mon sacro-saint café, le moment de paix absolue où j'invite la terre entière à m'ignorer et à me laisser végéter au-dessus de ma tasse convenablement. Sans cela, les émanations du breuvage n'accèdent pas proprement à mes naseaux, et donc à mon cerveau, et la journée est bouzillée. Revenons à nos taupes.

"Pot ! Pot !
- Hein?
- Pot! Caca ! CACA ! POT !"

De mon côté, mode mère indigne, il a fait caca hier soir, c'est point possible pour son boyau demi-défectueux de remettre le couvert, et puis en plusse, il a une couche. Ignorons-le.
De son côté, mode monsieur propre têtu et borné : "CACAAAAAA ! POOOOOOT!"

Je pose mes mains sur mon bol. Il se suspend à mon bras.
Dark side of the force. Il ne me laissera pas tremper mes lèvres dans mon café.

J'abdique, mais convaincue d'une chimère, d'un gros prout confondu avec l'Envie (eh oh, c'est un newbie du caca, il nous a fait le coup 30 000 fois, et puis la Patate aussi quand j'y pense), j'emmène mon bol. Eh ! A la dernière fausse alerte, son père a attendu plus d'une demie-heure sans que rien ne se passe, je n'allais pas laisser mon café derrière moi ! Après la couche, le mouche-bébé et le biberon, j'avais le droit à mon café, non mais.

"PORTE !!! qu'il me fait.
Réponse, mode antartique : Oh ! Tu as des jambes, c'est pour marcher !

Il trace au pot qui se trouve dans la salle de bain. Il me fait un foin pour que je le dessape tout du bas jusqu'aux chaussettes, et là je me dis, fausse alerte, si c'était pressé, il s'installerait et basta. Je m'assois sur le bord de la baignoire, je respire mon café, et BLAFFF ! c'est une toute autre odeur qui m'a chatouillé le pif.

" G'os," commente le Haricot en jetant un oeil à sa production.

Life is a bitch.

Publié dans Super parents

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S
C'est vrai, je connais pas ma chance :)
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M
je ne sais pas si tu te rends compte de la chance que tu as d'avoir un haricot de 20 mois qui fait sur le pot...même si ça te coute un café...rends toi compte que moi, ça me coute 2 bonbons à chaque fois et qu'il a 3 ans et demi...bisesMélanie
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E
Oui, je m'émerveille toujours de la facilité avec laquelle on voit le "bon côté des choses" quand on n'est pas en première ligne ;))
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S
> Nine, j'ai peur qu'il n'y ait pas beaucoup de 2nd degré dans cet article.> Barbaso, merci de ton soutien.> Elodie: Ah tu vois le bon côté des choses.Bon, je suis malade et naz, je m'en vais me loquer devant la tv.
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E
Je ne dirais qu'une chose: bravo Haricot !!! Parce qu'il faut bien voir les choses du bon côté : même si c'était au moment de ton café, le timing était parfait ;)
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