Smart baby
Je nage dans la félicité absolue, celle-là même que seuls les parents (hystériques ou gagas) sont à même de comprendre et de connaître (ou seulement de tolérer). Félicité ? Que dis-je ! Fiertitude ! J’avance droit, le menton haut, le cœur gaillard, l’œil brillant. Nul besoin de me coiffer pour me sentir plus belle que jamais, mon bébé est un génie, j’ai fait don d’un esprit extraordinaire à l’humanité, que sur mon passage pleuvent les roses et s’inclinent les têtes ! Que se taisent les moqueurs, le vomi sur mon épaule n’a plus aucune importance, et le caca dans ma main n’est qu’un détail sans contrepoids avec la nature de l’événement. Même le soleil attend brillant dans le ciel qu’enfin je vous l’apprenne.
Haricot dit « Mam-ma ».
Après des semaines de papapapapapapapa, nous attendions un papa pour Nereij, mais du jour au lendemain, il nous donne un beau, un magnifique, un éloquent mam-ma. Bon, il le dit aussi quand je ne suis pas là aussi, mais je suis certaine qu’il me cherche, ou que je ne quitte pas ses pensées. Il est adorable, n’est-ce pas ?
Mais il n’y a pas que ça qui me rende fière. Depuis quinze jours, de temps en temps, je lui donne une cuillère pendant que je le nourris. Il faut dire qu’il cherche à s’emparer de sa gamelle avec assiduité (comprendre, il revient à la charge sans arrêt). Je lui montre de temps en temps comment plonger la cuillère et l’amener à la bouche. Et avant-hier, j’ai carrément mis sa plâtrée dans un saladier, je l’ai armé et laissé faire… Il y a eu du chou-fleur aux poivrons un peu partout, par terre, sur lui, dans ses cheveux, sur moi, sur sa chaise, mais il a mangé tout seul trois cuillerées. TROIS cuillerées. Je décompose le mouvement :
1. plongée de cuillère dans le bol,
2. levé de coude,
3. en plein dans le four.
Il essaie même de boire au verre si c’est un grand verre (les petits, il les jette – pleins, évidemment).
Mais il n’y a pas que ça qui me rende fière. Depuis quinze jours, de temps en temps, je lui donne une cuillère pendant que je le nourris. Il faut dire qu’il cherche à s’emparer de sa gamelle avec assiduité (comprendre, il revient à la charge sans arrêt). Je lui montre de temps en temps comment plonger la cuillère et l’amener à la bouche. Et avant-hier, j’ai carrément mis sa plâtrée dans un saladier, je l’ai armé et laissé faire… Il y a eu du chou-fleur aux poivrons un peu partout, par terre, sur lui, dans ses cheveux, sur moi, sur sa chaise, mais il a mangé tout seul trois cuillerées. TROIS cuillerées. Je décompose le mouvement :
1. plongée de cuillère dans le bol,
2. levé de coude,
3. en plein dans le four.
Il essaie même de boire au verre si c’est un grand verre (les petits, il les jette – pleins, évidemment).
Bientôt la quille ! Il va manger tout seul un jour prochain ! Je sais que c’était prévu, et j’adore le nourrir, mais si ça se fait, je mangerai plus tôt le soir ! Si vous saviez, je crève la dalle quand je rentre et en gros, j'attends que Haricot soit au lit pour envisager de me sustenter une fois le linge plié,la vaisselle faite, et les 36 coups de balais que passe Nereij entre moi et le réfrigérateur.
Le moindre quart d'heure gagné est d'importance.
Le moindre quart d'heure gagné est d'importance.
Bon, par contre pour quart d'heure biberon, ce n’est pas gagné-gagné. Quand Haricot consent à le saisir avec ses petites mains, il ne le lève pas. Donc au final, il hurle pour qu’on le lui tienne pendant qu’il boit. Mais, je suis en train de penser à un repose-biberon. Si ça se trouve, je pourrais déposer un brevet !